Par Jean Boschetti, Consultant senior CG2 Conseil
Les établissements de santé sont structurellement embarqués dans de multiples et longs projets de transformation, d’origine interne (lié à l’activité) mais aussi d’origine externe (lié à la règlementation).
Les projets sont de plus en plus complexes et très souvent transverses.
Si les entreprises industrielles ou de services disposent fréquemment de direction de la transformation ou des projets transverses pour porter ces transformations, cela est rarement le cas dans les établissements de santé.
En tant que cabinet de conseil sollicité pour piloter ces transformations, nous constatons régulièrement une faible culture du travail en mode projet et collaboratif, principalement chez les référents métiers sollicités mais aussi dans les DSI (dans une moindre mesure).
Ces projets de transformation étant devenus le quotidien des établissements de santé, les cabinets de conseil doivent élargir leur offre d’accompagnement.
L’offre classique reste de prendre en responsabilité un projet, d’apporter les compétences manquantes et d’assurer le lien entre les directions. Mais dans cette récurrence de transformation, une nouvelle voie dite de capitalisation prend tout son sens pour l’établissement.
L’objectif n’est plus d’accompagner l’établissement de santé par un déroulé « top down » de méthodologie, mais d’accompagner les individus pour leur propre bénéfice et par voie de conséquence celui de l’établissement (accompagner les hommes, donc les projets, et donc l’établissement).
La modalité d’accompagnement change, il ne s’agit plus de faire à la place ou de piloter, mais d’accompagner les ressources internes en proposant des apprentissages individuels en mode expérientiel dans le cadre des projets qu’elles mènent : « apprendre en marchant ».
Le sociologue Yves Clot a analysé les relations sociales au travail qui semblent expliquer la majorité des mauvaises performances. Les français s’investissent par amour du travail bien fait et renoncent par absence de moyens, à savoir le dilemme de la « qualité empêchée ».
Dans cette démarche de capitalisation, le cabinet de conseil va accompagner les équipes internes en leur donnant tous les moyens nécessaires à la réussite du projet : prise en compte des éléments contextuels au projet et à l’établissement, accompagnement technique sur le travail en mode projet, sur la culture de la transversalité et de la collaboration, sur le passage du mode réactif au mode piloté.
S’il s’agit d’un projet de transformation impliquant des changements (de tous ordres) pour les individus, l’accompagnement pourra aussi être complété d’un coaching individuel et/ou collectif pour faire comprendre, accepter et porter ces changements.
Au final le gain pour l’établissement est double : des objectifs atteints sur les projets à mener, et une transmission de savoir-être et savoir-faire aux équipes, qui resteront acquis au-delà de la réalisation du projet.